La crise de la vache folle

Introduction
Photo : Elevage de veaux d'embouche
La crise de la « vache folle » a fortement marqué les consommateurs et affecté la filière bovine, notamment en 2000. L'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et la possibilité de transmission à l'homme par la maladie de Creuzfeldt-Jakob ont posé avec acuité la question de la sécurité alimentaire.

Apparue en Grande-Bretagne en 1986, l'encéphalopathie spongiforme bovine, dite ESB, qui a d'abord concerné massivement le cheptel britannique, s'est étendue ensuite aux autres pays européens.

Les premières mesures d'embargo à l'encontre des bovins puis des farines animales britanniques n'ont pas empêché "l'affaire de la vache folle", ponctuée par l'apparition des premiers cas de la maladie de Creuzfeldt-Jakob chez l'être humain en 1996 et l'émergence d'une nouvelle crise à l'automne 2000. (1)

Le problème des farines animales

Depuis le 15 novembre 2000, les farines animales sont interdites dans l’alimentation des volailles, porcs et autres animaux domestiques. Cette interdiction concernait déjà tous les ruminants. Elle est due au rôle aujourd’hui avéré qu’ont joué ces farines dans la transmission de l’encéphalite spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la vache folle. Mais que sont exactement ces farines, et pourquoi les a-t-on utilisées jusqu'à présent ?

Qu’est-ce que c’est ?

Les farines animales sont issues de la réduction en poudre de carcasses d’animaux comestibles. En clair, ce sont les restes d’os et de viandes issues des animaux d’élevage, qui ne sont pas utilisés dans l’alimentation humaine. Depuis 1996, les déchets considérés comme à risque doivent être détruits. Ce sont tous les produits susceptibles de véhiculer une maladie transmissible à l’homme ou à d’autres animaux (cadavres d’animaux infectés par l’ESB ou la tremblante du mouton, crâne de bovins, rate, moelle épinière…). Ce type de déchets est également transformé en farines, mais destinées cette fois à l’incinération.

A quoi ça sert ?

Ces farines de viande sont utilisées dans l’alimentation des animaux d’élevage. En effet, elles sont à la fois riches en énergie et en protéines. De plus, elles présentent l’avantage de ne pas être dégradées par les micro-organismes de l’appareil digestif des ruminants. Elles sont ainsi très bien digérées par ces derniers. Elles étaient donc utilisées chez les bovins, notamment chez les vaches laitières. Depuis 1990, l’utilisation de ces farines est interdite chez les bovins et depuis 1994 chez le reste des ruminants (moutons, chèvres, cerfs…).
Jusqu’à présent, 80 % des farines de viande servaient à nourrir les volailles, principalement les poulets et les dindes. La majorité des 20% restants entrait dans l’alimentation des porcs. Une faible part était utilisée pour la nourriture des poissons et des autres animaux domestiques (lapins, chevaux…).



En ce qui concerne leur substitution dans l’alimentation animale, ces farines devraient être remplacées par des protéines végétales, issues notamment du soja. Le problème est que la France n’a pas actuellement de capacités de production suffisante. Elle devra donc en faire venir du Brésil et des Etats-Unis. Ces importations s’accompagneront bien sûr d’un autre problème : l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés…(2)


Pourquoi dit-on que la maladie de la vache folle et le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ont la même origine ?


Les lésions du cerveau sont les memes chez l’homme atteint du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt Jakob que chez les singes infectés expérimentalement avec des extraits de cerveaux de vaches mortes de la maladie de la vache folle. De plus, on observe les mêmes effets (temps d’incubation, lésions du cerveau) en infectant un singe ou une souris avec un broyat de cerveau d’une vache malade ou avec un extrait de cerveau d’une personne morte du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Il n’y a toutefois aucune preuve directe.



Pourquoi donnait-on des farines animales aux vaches ?


Dans le domaine de la production animale, l’alimentation représente plus de
la moitié des coûts. L’objectif de l’éleveur est de satisfaire les besoins des animaux,
tout en tenant compte de contraintes économiques. Les farines animales
ont été utilisées pour les ruminants à chaque fois qu’elles ont représenté une
solution plus économique que les tourteaux de soja et de colza. Leur concentration
n’a cependant jamais dépassé 2 à 3 % dans les mélanges industriels distribués en France pour les ruminants.(3)





 
Bilbiographie:

(1) Adresse URL: http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/esb/introduction.shtml
(2) Adresse URL: http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/mag_2000/mag1124/nu_3026_farines_animales.htm
(3) Adresse URL:http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/31156/ESB.pdf?sequence=1